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Recharge des véhicules électriques : la France accélère et rassure les usagers

Publié le 10 juillet 2025

Entre idées reçues, progrès technologiques et accélération du déploiement, la recharge des véhicules électriques n’a jamais été aussi accessible. Retour sur les enseignements du Webinaire du MAP du 3 juillet 2025 avec l’intervention de Claude Renard, coordonnateur ZFE et déploiement IRVE au sein du Ministère de la transition écologique.

Alors que la transition vers la mobilité électrique s’intensifie en France, la question de la recharge reste l’un des principaux freins pour de nombreux ménages. Où trouver une borne ? À quel prix ? Est-ce fiable ? Ces interrogations sont légitimes, mais souvent éloignées de la réalité actuelle. Lors du webinaire du  MAP du 3 juillet dernier, Claude Renard du Ministère de la transition écologique et Jean-Luc Brossard, du la PFA ont dressé un tableau éclairant sur la recharge des véhicules électriques en France.

Des infrastructures en nette progression

« Aujourd’hui, le nombre de points de recharge est suffisant pour répondre aux besoins du parc de véhicules électriques », affirme Jean-Luc Brossard, représentant des constructeurs automobiles. Ce dernier exprime cependant une attente, sur le fait que le déploiement doit encore se poursuivre pour couvrir l’ensemble des besoins à terme. La France compte à ce jour plus de 170 000 bornes de recharge ouvertes au public, et un total de 2,5 millions de points en intégrant la recharge privée (à domicile ou en entreprise). Un chiffre en constante progression, multiplié par trois depuis 2021. Et surtout, les bornes rapides (≥ 50 kW) ont connu une croissance six fois plus rapide que les bornes classiques.

Toutes les aires d’autoroutes françaises sont désormais équipées en stations de recharge ultra-rapide, permettant une itinérance fluide sur tout le territoire. « Traverser la France en voiture électrique est aujourd’hui une réalité sans stress », confirme Claude Renard, représentant du ministère.

Supermarchés, fast-foods, zones commerciales : les nouvelles stations-service

Au-delà des axes autoroutiers, c’est dans les zones commerciales que la révolution silencieuse est en marche. Plus de 80 % des hypermarchés sont déjà équipés de bornes rapides. Même la restauration rapide s’y met : McDonald’s, KFC, Burger King. A titre d'illustration, plus de 500 établissements sont déjà dotés de stations de recharge de plus de 150 kW. chez Mac Donal, et la totalité devrait être équipée d'ici 2026. Un virage stratégique qui fait des parkings commerciaux les nouvelles stations-service du quotidien.

Et bonne nouvelle : dans la majorité des cas, les bornes sont accessibles au public, même sans consommer sur place. « C’est une logique de partenariat entre opérateurs de recharge et commerces, gagnant-gagnant », souligne Claude Renard.

À domicile ou au travail : une recharge simple pour les usages quotidiens

Si la recharge publique progresse, la majorité des besoins quotidiens (moins de 100 km par jour) peuvent être couverts à domicile ou sur le lieu de travail. Les solutions techniques pour les copropriétés sont désormais matures, et des bailleurs sociaux se lancent également dans des programmes d’équipement à grande échelle – 15 000 immeubles concernés d’ici 2026.

Une recharge lente à la maison pendant la nuit ou sur le parking de l’entreprise suffit à couvrir 90 % des usages, évitant l’anxiété de la panne.

Une nouvelle pédagogie de la conduite électrique

La mobilité électrique exige de nouvelles habitudes, et les constructeurs développent des outils de planification embarqués ou sur smartphone. Mieux comprendre l’autonomie, anticiper sa recharge, adapter sa vitesse : c’est l’un des défis à relever.

Rouler moins vite, c’est parfois gagner du temps : sur un Lille-Marseille, rouler à vitesse modérée peut réduire le nombre d’arrêts de recharge sans rallonger le trajet. Et les Français l’ont compris : là où les recharges s’effectuaient auparavant à 50 % de batterie restante, elles se font désormais à 20-25 %, ce qui permet une recharge plus rapide et plus efficace.

Prix : vers plus de transparence et de lisibilité

Un point encore sensible : le coût de la recharge, parfois flou. Si les bornes rapides affichent clairement un prix au kilowattheure et permettent le paiement par carte bancaire, les bornes lentes de voirie nécessitent souvent des applications spécifiques.

Mais la situation évolue. Le gouvernement mise sur l’open data des prix, permettant aux applications de centraliser les informations, d’afficher les tarifs à l’avance, et de comparer les offres. Une logique inspirée du GPS et des comparateurs de carburant.

Attention toutefois : les abonnements proposés par les opérateurs peuvent offrir des tarifs bien plus avantageux que le paiement à l’acte, rendant complexe l’affichage d’un prix unique sur les bornes. « C’est comme le Pass Navigo : difficile de ramener un abonnement à un prix unitaire visible », note Claude Renard.

Interopérabilité, sécurité : les questions réglées

Contrairement à certaines idées reçues, il n’y a plus de problème de compatibilité entre bornes et véhicules. Tous les VE vendus en France depuis 2014 disposent des mêmes standards de connecteurs (Type 2 pour la charge normale, CCS pour la charge rapide). Seuls d’anciens modèles ou certaines hybrides rechargeables peuvent rencontrer des limites, mais ils représentent une minorité.

Quant à la sécurité, les chiffres d’études très sérieuses française et internationales sont clairs : les véhicules électriques présentent un risque d’incendie plus faible que les thermiques. 

Et demain ? Des pistes regardées avec prudence

La recharge par induction intégrée à la route (ERS) ou l’échange de batterie (Battery swap) restent à l’étude, mais soulèvent des problèmes de modèle économique, de standardisation et de pertinence. À l’heure où la vitesse de recharge s’améliore considérablement, leur valeur ajoutée de ces solutions apparaît limitée, sauf peut-être pour des usages très spécifiques et des flottes captives (bus urbains, flottes captives…).

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Une dynamique bien engagée

En conclusion, la recharge des véhicules électriques en France n’est ni un parcours du combattant, ni une utopie. Elle est en pleine structuration, avec une infrastructure qui croît au rythme du parc automobile, des solutions de plus en plus simples, et des réponses concrètes aux questions légitimes des consommateurs.

L’objectif des pouvoirs publics est clair : faire de la recharge un non sujet dans la vie quotidienne, pour que la mobilité électrique devienne une solution évidente, accessible et fiable pour tous les ménages.

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Source : Webinaire du MAP organisé du 3 juillet 2025  (Chapitre 3 : La recharge et les usages au quotidien : les infrastructures de charge en France et les prévisions de développement)

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