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Airbags Takata : l’IGEDD alerte sur l’efficacité des rappels

Publié le 1er octobre 2025

Le rapport d’inspection sur les airbags Takata pointe des rappels trop lents et inefficaces en France. L’IGEDD réclame des mesures coercitives pour accélérer le remplacement des équipements défectueux.

C’est l’un des plus grands dossiers de sécurité automobile de ces vingt dernières années. Les airbags Takata, soupçonnés de défaillance explosive, continuent d’équiper plusieurs millions de véhicules dans le monde, dont des dizaines de milliers en France. À la demande du ministère des Transports, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) a publié en juillet un rapport dressant un état des lieux, déterminant également le rôle et les responsabilités de chacun dans cette crise, tout en analysant la chronologie des faits.

Une responsabilité écrasante pour Takata

L’entreprise japonaise Takata, qui détenait jusqu’à 20 % du marché mondial des airbags, est désignée comme principale responsable. Ses mensonges répétés et ses défauts de conception ont entraîné la diffusion de 30 à 40 millions d’airbags potentiellement dangereux chaque année. Sa liquidation judiciaire a laissé aux constructeurs automobiles la charge de gérer les conséquences : rappels, campagnes de surveillance, accompagnement des clients.

Selon l’IGEDD, la réactivité des constructeurs a été très variable. Certains ont agi dès 2015, d’autres seulement à partir de 2020. Et jusqu’en janvier 2023, le service de surveillance du marché (SSMVM) n’a pas mesuré toute l’ampleur du problème. Ce n’est qu’à partir de 2025 que les campagnes de rappel ont connu une réelle accélération.

Des rappels jugés trop peu efficaces

Le rapport souligne un contraste frappant avec l’Allemagne, où le dispositif de rappel est jugé bien plus performant. En France, le suivi des véhicules concernés pâtit notamment des insuffisances du Système d’immatriculation des véhicules (SIV), qui limite l’identification et la mobilisation des propriétaires.

Pour l’IGEDD, il est impératif de demander aux constructeurs de mettre en œuvre toutes les mesures d’accompagnement pour remplacer les airbags mais aussi de renforcer la communication des pouvoirs publics notamment au travers de mesures, comme par exemple :

  • obligation de contre-visite lors du contrôle technique pour les véhicules équipés d’airbags défectueux ;
  • information des propriétaires par les experts en automobile, dans le cadre des sinistres automobiles expertisés, de la présence ou non d’airbags défectueux, 
  • information par ces derniers de l’administration dans le cadre des ruptures d’airbags constatées, 
  • interdiction de vente de ces véhicules tant que le remplacement n’est pas effectué ;
  • retrait du certificat d’immatriculation pour les modèles soumis à une procédure de « Stop drive » depuis plusieurs semaines.

L’objectif affiché est d’éliminer tout risque sur les véhicules encore en circulation dans un délai maximal de deux ans.

Des accidents toujours d’actualité

Le danger est loin d’être théorique. Plusieurs accidents récents rappellent la gravité du problème : certains airbags Takata peuvent exploser lors d’un choc, projetant des fragments métalliques dans l’habitacle. Tant que tous les modèles de la série 2004 soumis à une procédure de rappel « Stop drive » n’auront pas été remplacés, de nouveaux drames resteront possibles.

Vers un calendrier élargi des rappels

Au-delà des modèles identifiés, l’IGEDD appelle à une vigilance accrue sur l’ensemble des airbags utilisant du nitrate d’ammonium en phase stabilisée. Ceux-ci devraient être intégrés à un calendrier de rappel ou, a minima, à un suivi de vieillissement. La mission préconise ainsi une approche globale, afin d’éviter que l’histoire ne se répète avec d’autres générations d’équipements défectueux.

Une urgence nationale

Avec ce rapport, l’IGEDD envoie un signal fort : il ne suffit pas d’organiser des rappels, encore faut-il qu’ils soient suivis d’effet. La France, accusée de lenteur, est désormais invitée à adopter une politique plus ferme. Pour les automobilistes concernés, la vigilance reste de mise : identifier son véhicule, répondre aux convocations de rappel et exiger un remplacement rapide ne sont plus seulement des démarches préventives, mais des garanties vitales.

 

 

Télécharger le rapport de l'IGEDD  

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