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Actualité / Juridique & Règlementation

le Retrofit électrique : c'est désormais possible !

Publié le 3 avril 2020

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Le MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE vient de publier un Arrêté du 13 mars 2020 relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.

Ce texte réglementaire permet dès à présent à des fabricants, installateurs et utilisateurs de dispositifs de conversion des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible, de transformer des véhicules en service, conçus à l’origine pour fonctionner avec une motorisation thermique, de fonctionner en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.

Pour garantir une efficacité minimale et une installation sécurisée sur les véhicules, l’arrêté prévoit les dispositions techniques et administratives pour homologuer ces transformations sur les véhicules.

Dans le cadre de l’Atelier du MAP sur le véhicule électrique organisé en juillet 2019 en partenariat avec la Mairie de ParisAVERE France,et l'ANEA, Aymeric Libeau, CEO de Transition One, une startup qui propose des dispositifs de conversion des véhicules (rétrofit électrique), présentait sa vision et sa proposition.

Pour visionner la vidéo de son intervention cliquer ici :

Aymeric Libeau : Le Rétrofit électrique veut dire que l’on change un moteur thermique par un moteur électrique. Cela peut paraître complexe car il faut avoir l’autorisation du constructeur pour modifier la voiture et passer un cycle d’homologation complet. Nous avons pour cela travailler avec les autorités pour qu’il existe un cycle de rétrofit adapté, afin que je l’on puisse changer un moteur et obtenir rapidement l’homologation. 

Dans votre offre vous proposez, en 4 heures, de changer le moteur thermique en moteur électrique ?

AL : C’est effectivement l’enjeu industriel. Pourquoi 4 heures ? Le point de départ était de vouloir agir vite et fort. Si je prends l’hypothèse d’un délai d’une semaine, le coût va se ressentir à la fin et automatiquement cela va prendre plus de temps. Nous allons donc en faire 8 fois moins avec le même effectif. Notre objectif étant de parvenir à en faire beaucoup, le temps de réalisation doit être forcément réduit. Nous avons vraiment l’ambition d’industrialiser et d’avancer très fort.

Quelles sont les étapes pour parvenir à transformer le véhicule ? 

AL : Nous enlevons le GMP thermique et tout ce qui est dédié échappement, alternateur, puis nous mettons en place un GMP électrique. Nous avons fait le choix de conserver la boite de vitesse classique. Certains disent que c’est indispensable, d’autres, au contraire, que c’est une hérésie. Par conséquent, au lieu d’avoir un moteur électrique qui fait tout le range avec un réducteur pour gérer la transmission, c’est la boîte qui le fait. C’est important car dans le modèle économique, c’est quelque chose en moins à gérer. L’autre avantage c’est que nous pouvons mettre un moteur moins puissant, parce que nous avons une boîte de vitesse qui est capable de démultiplier. J’ai parcouru plus de 5 000 kilomètres avec le prototype et je peux assurer que l’utilisation est vraiment standard. La petite chose qui change c’est que quand je suis à Paris, je vais démarrer en seconde, c’est donc très doux (je peux démarrer en première, mais c’est si je veux partir assez fort, même s’il y a un mode éco). Mais quand je suis à Orléans, où nous sommes basés, je peux démarrer en troisième car il n’y a pas les mêmes sensibilités au klaxon que dans la capitale.

AL : Pour faire le choix, nous avons justement pensé au client qui va venir déposer son véhicule en début d’après-midi et le récupérer le soir et en imaginant ce qui allait changer pour lui. Ce client va être dans une certaine émotion parce qu’il a franchi un cap.  Pour cela nous allons l’accompagner en convertissant sa petite voiture thermique en une voiture moderne, connectée et cela à un prix accessible au plus grand nombre. Nous l’avons ainsi fait rentrer dans un nouvel environnement. Pour y parvenir, il faut le moins de changement possible. Nous allons ainsi apprendre à ce client la régénération, cette récupération d’énergie qui peut permettre jusqu’à 15 à 20 % d’autonomie d’énergie en plus. Si en plus nous devons lui expliquer qu’avant c’était avec un levier de vitesse qui a aujourd’hui disparu cela devient plus complexe. C’est pourquoi nous avons décidé de changer le minimum de choses. C’est vraiment l’approche que nous avions dans notre étude de départ, avec l’objectif de parvenir à transformer une voiture thermique en électrique en ne changeant pas l’architecture et en considérant que moins il y aura de changement, plus l’homologation sera facile. L’objectif est aussi de rester ISO en poids et volume.

Vous annoncez un prix de 5000 € ?

AL : Nous sommes à un prix de départ de 10 000 € mais avec les différentes aides nous devons parvenir à descendre à 5 000 €.

Si vous changez l’énergie du véhicule donc cela veut dire qu’il faut changer la carte grise. Aujourd’hui, la réglementation le permet désormais ?  

AL : Nous avons avancé de manière fédérée avec l’association AIRe qui regroupe les acteurs industriels du rétrofit électrique. Nous sommes 7 rétrofiteurs déclarés et qui travaillons sur différents types de véhicules. Nous sommes allés voir les autorités de manière groupée en expliquant qu’il y a l’opportunité de faire quelque chose et que nous souhaitons le faire de manière industrielle.  Nous ne voulons pas retrofiter 100 % du parc, cela n’aurait pas de sens, mais nous ciblons certains véhicules nous permettant d’estimer une action, en 5 ans, sur 1 % du parc. Et surtout notre objectif est d’accompagner le changement car d’une part tout le monde n’aura pas les moyens d’acheter un VE neuf et d’autre part les constructeurs d’automobile n’ont pas forcément la capacité pour assurer une production massive. Notre proposition est donc complémentaire.

Comment imaginez-vous le développement de votre modèle ? Vous allez créer votre garage ou développer une offre sous forme d’une franchise ? 

AL : Tout seul, on va vite, mais à plusieurs on va plus loin. Il y a plusieurs étapes dans notre modèle. Nous sommes en train de concevoir notre usine à Orléans pour roder le process en 4 heures car ce n’est pas parce qu’on ne l’a fait une fois que cela va marcher. Mais dès l’année prochaine, nous voulons externaliser le processus pour monter en puissance, par le développement de centres techniques à proximité des usagers, pour nous permettre de toucher le B to C, même si au départ, nous allons attaquer le B To B.

Vous pouvez télécharger les actes de l'Atelier du MAP sur le véhicule électrique depuis l'onglet Boutique

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