S'inscrire à la newsletter du MAP

Recevez chaque mois les dernières actualités du MAP directement sur votre boite mail :

Podcasts
Podcast / Sécurité routière

Pourquoi les péages autoroutiers augmentent-ils chaque année ?

Publié le 1er février 2022

Actualité

Comme chaque année au 1er février les péages autoroutiers augmentent. Pour 2022, la moyenne non pondérée constatée est 2,04 % par rapport au 0.41 % de l’année 2021.

Pourquoi une telle hausse des péages ? Est-ce normal ? Les autoroutes ne sont-elles pas amorties ? Jusque quand ces augmentations vont-elles être appliquées ?... Autant de questions qui reviennent inlassablement chaque année à la même période.

Le MAP apporte une explication pour comprendre le contexte des contrats de concession :

Le contrat de concession :

Les sociétés d’autoroutières disposent d’un contrat dit de concession leur permettant d’exploiter le réseau pour le compte de l'Etat.

Ce contrat prévoit que la réalisation des routes, leur entretien, leur maintenance et leur exploitation est à la charge du concessionnaire qui, en contrepartie, perçoit les péages avec une évolution tarifaire annuelle définie sur la durée du contrat.

L'évolution tarifaire contractuelle :

Cette évolution tarifaire annuelle est contractuellement définie sur la base de 70% de l’inflation.

A cela peut venir s’ajouter des hausses tarifaires additionnelles pour compenser des investissements supplémentaires qui ont fait l’objet d’une négociation avec l’Etat au travers d’un contrat de plan d’une durée de 5 ans.

Si pour cette année 2022, aucun contrat de plan ne vient s’ajouter à l’augmentation contractuelle, celle-ci est cependant complétée par la compensation du gel des tarifs qui a été appliqué en 2015, en contrepartie d’un rattrapage pendant 8 ans de 2016 à 2023. Ainsi pour cette année et selon le réseau, ce rattrapage se traduit par une augmentation supplémentaire pouvant aller de 0.10 % à 0.25 %.

Le taux d’inflation annoncé en novembre et retenu pour le calcul de la hausse de 2022 est de 2.57 %. Ainsi, la différence de l'augmentation moyenne avec 2021 qui peut paraitre conséquente, résulte donc d’un taux d’inflation plus élevé cette année que celui pris en compte l’année précédente et qui était de 0.5 %.

Une validation des tarifs par l’Etat :

Selon la procédure établie, chaque concessionnaire établit en novembre la grille des tarifs du réseau dont il a la charge et l’envoie au concédant, à savoir l’Etat.

A réception, le concédant analyse la grille reçue, échange si nécessaire avec le concessionnaire sur les éventuels points de divergence, puis valide les tarifs qui rentrent ensuite en vigueur à partir du 1er février. 

L''analyse effectuée avant la validation porte sur le respect de l'évolution tarifaire contractualisée, l'absence de foisonnement, le respect de la règle de limitation de la distorsion des tarifs kilométriques. 

La durée des contrats de concession :

Les premiers contrats de concession ont été établis dans les années 60, au début de la construction du réseau autoroutier. Ce choix à été fait pour appliquer le principe de l’utilisateur/payeur plutôt que d’avoir recours à l’impôt. Ils arriveront progressivement à échéance entre 2026 et 2032.

Si l’Etat était durant de nombreuses années l’actionnaire majoritaire de la plupart des contrats, ce dernier a vendu ses parts en 2005 à des sociétés privées. C’est pourquoi on évoque régulièrement la privatisation des autoroutes. L’expression la plus juste serait de parler de privatisation des contrats de concession, sachant que le réseau autoroutier appartient toujours à l’Etat qui en récupérera progressivement la gestion à la fin des contrats de concession. 

________________________________________________________________________

Le MAP interrogé par les médias sur le sujet de l'augmentation des tarifs des péages autoroutiers :

Pour écouter les interventions de Laurent Hecquet directeur général du MAP, cliquer sur les lecteurs ci-dessous.

RTL (Vincent Parisot - christophe Bourroux)

France bleu (Wendy bouchard)

France Inter (La Matinale)

Partagez cet article sur les réseaux sociaux :