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Projet Européen de réforme des péages autoroutiers = pas si simple !

Publié le 7 juin 2018

Actualité

Laurent Hecquet, Directeur Général du MAP, invité de RTL Grand Soir animé par Christophe Pacaud et Agnès Bonfillon pour évoquer les grandes lignes du projet et les risques qui y sont liés.

Ce nouveau projet européen envisage de faire payer les usagers aux péages en fonction du niveau de pollution de leurs véhicules. En clair, ceux qui polluent le plus paieront plus cher et cela touchera d’abord les poids lourds en 2021 et tous les autres véhicules en 2026.


Pour écouter l'intervention de Laurent Hecquet, cliquez sur le lecteur ci-dessous.

 

Cette proposition ne manque pas de faire réagir et mérite assurément une réflexion car l'ensemble des pays en Europe ne sont pas sur le même pied d'égalité. Pour la France qui possède déjà un système de péage (et donc d'utilisateur - payeur), vouloir ajouter une éco redevance européenne se traduirait par une augmentation directe du prix du péage. Si une telle augmentation devrait être neutre pour les concessionnaires puisqu'elle serait destinée à Bruxelles ou aux pouvoirs publics, il y a toutefois un réel risque de voir un report de trafic sur le réseau secondaire en raison d'un prix considéré par les usagers comme excessif, engendrant des problème de sécurité, de pollution et de dégradation des routes.

Il convient de s'interroger aussi sur le système qui serait mis en place pour contrôler le type de motorisation de chaque véhicule par rapport à notre système de péage actuel. Car si on évoque le système de bade de télépéage, celui-ci est actuellement mobile et peut être utilisé depuis n'importe quel véhicule. Cela voudrait dire qu'il faudrait soit le rendre inamovible en imposant le système sur tous les véhicules, soit imaginer un système de lecture de plaque pour identifier le véhicule et sa motorisation. Un système assurément bien complexe dont il convient de mesurer le coût d'investissement et d'exploitation au regard du rapport espéré.

Enfin si le but est de faire évoluer la composition du parc roulant, là encore le débat existe. Car vis à vis du réchauffement climatique le diesel est plus vertueux que l'essence puisqu'il émet moins de CO2 grâce notamment à son meilleur rendement. De même le véhicule électrique n'est pas encore adapté à un usage sur autoroute en raison de son autonomie et des infrastructures de recharge rapide. Enfin les nouvelles motorisations essence produisent aussi des particules et sont maintenant équipées de filtres (FAP)...

En conclusion mesdames et messieurs les députés européens, changer le système français n'est certainement pas si simple et peut entraîner des conséquences négatives contraires aux objectifs recherchés.

Affaire à suivre.

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